Pont Marie
Le pont Marie fait partie de l'ensemble des trois ponts destinés à
desservir l'île Saint-Louis au moment de son urbanisation au début
du XVIIe siècle.
Permettant de relier l'île à la rive droite, il constitue le pendant
du pont de la Tournelle situé dans le même alignement, côté
rive gauche. Ce dispositif était complété par le pont Saint-Louis
assurant la liaison avec l'île de la Cité. La réalisation
de l'ouvrage résulte de l'obstination et de la persévérance
d'un entrepreneur, Christophe Marie, qui dès 1605 propose son édification
et lui donnera son nom.
Mais c'est seulement en 1614 que le pouvoir royal approuve le projet. La première
pierre est posée la même année en grande pompe par le roi
Louis XIII en personne. Malheureusement, les chanoines du chapitre Notre-Dame
s'opposent à sa construction, si bien que les travaux ne peuvent être
entrepris que plusieurs années après. Il est ouvert à la
circulation seulement en 1635, plus de vingt ans après la pose de la
première pierre.
De nouvelles dissensions apparaissent à nouveau entre Christophe Marie,
les chanoines et les propriétaires de l'île pour la réalisation
des maisons qui doivent être édifiées sur le pont. Celles-ci,
au nombre de cinquante, sont finalement construites par le charpentier Claude
Dublet. En raison d'un désaccord entre les propriétaires des maisons
et l'administration chargée de l'entretien du pont, l'ouvrage est peu
entretenu. Dans la nuit du 1er mars 1658, la Seine en crue emporte les deux
arches, côté île Saint-Louis, avec les vingt maisons qui
les surmontaient. Cette catastrophe fait soixante victimes.
C'est seulement en 1660 qu'un pont de bois rétablit un passage assorti
d'un péage destiné à financer la reconstruction de l'ouvrage
en pierre. Celle-ci n'est entreprise qu'en 1667 après l'intervention
de Colbert, et les deux arches sont finalement rétablies en 1670. Les
maisons qu'elles supportaient ne sont cependant pas reconstruites.
D'ailleurs, le souvenir de la catastrophe de 1658 conduira à démolir
en 1740 d'autres maisons construites sur les ponts. La décision prise
en 1769 de supprimer toute construction sur les ponts de Paris, entraîne
leur disparition complète vers 1788.
Comme pour la plupart des ponts anciens en maçonnerie, son "dos
d'âne" est progressivement atténué, notamment lors
d'une restauration effectuée en 1850 et 1851, qui n'en change pas notablement
l'aspect.
Concepteur :
Christophe Marie
Dates de construction :
1614 -1635
Deux arches côté île Saint-Louis écroulées
en mars 1658, réparées en 1670.
Dimensions :
Longueur totale : 92 m environ entre culées.
Largeur utile 22,60 m dont une chaussée de 14,60 m ; deux trottoirs de
4 m.
Description technique :
Pont en maçonnerie comportant cinq arches, sensiblement de plein cintre,
d'ouverture variant entre 14 et 18 m. Piles et culées en maçonnerie,
fondées sur pieux en bois avant et arrière becs en dièdre.
Décoration : les avants becs sont surmontés de niches, restées
vides de statues.
Localisation
:
Quai d'Anjou
Voie Georges Pompidou
IVe arrondissement
Source : Mairie de Paris
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