Visites-Voyages

 Vendredi 19 Avril
 
Événements/Histoire du 19 Avril

choisissez une région,
un continent :



ou en France :
- Paris
- Île de France
- Province

russie Russie :
- Moscou (2004)
- le Kremlin
- le Kremlin, le soir
- Place Rouge
- Est de Moscou
- Sud de Moscou
- Ouest de Moscou
- Métro de Moscou

uzbekistan Ouzbékistan :
l'histoire de l'Ouzbékistan, Islam,architecture

   Tachkent - récit de voyage
   Khorezm - Étape 2
   Khiva - Étape 3
   Boukhara :
Historique
Étape 4
   - le désert Kyzylkoum
   - Poy-kalyan et la Mosquée
   - la vieille ville
   - la périphérie
   - le bazar
   - le soir
   Campement de yourtes : le récit de voyage
   - Nourata
   - Le campement
Samarcande : le récit de voyage
   - la nécropole de Shah i Zinda
   - Le Registan
   - Gour Emir
   - la mosquée de Bibi Khanoum
   - le marché, église orthodoxe et la gare


version à imprimer

Lundi 18 juin 2007 : Samarcande - Tachkent

Nous visitons ce matin l'ensemble religieux Khodja Akhrar situé à environ 4 km du Registan, dans la campagne.

Ensemble architectural Khodjà Akhrar.

On visite d'abord la madrasa Nadir-Divanbeg, construite en 1622-30. Elle porte le même nom que celle de Boukhara située en face de la mosquée Kalon, car c'est Nadir-Divanbeg, vizir de Boukhara, qui a construit ces deux madrasas.

Comme dans la madrasa de Chir Dor du Registan, des lions-tigres, peu conformes au dogme musulman, ornent le portail d'entrée. On pénètre directement dans la cour entourée de cellules de plein pied. Elle est en état un peu dégradé, avec des briques cassées qui ont perdu leur revêtement de céramique.

Nadir-Divanbeg a choisi le voisinage d'un lieu saint pour sa madrasa : la mosquée et le mausolée de Khodja Akhrar, soufi de la secte des Nakhshbandi qui fut un chef politique et spirituel de la fin du XVe siècle. Khodja Akhrar prêchait et enseignait dans les écoles soufies. On dit qu'il se déplaçait à cheval et ferrait son cheval de fers en or. Lorsque le fer se perdait, cela enrichissait celui qui le trouvait, de façon à répartir un peu de richesse au hasard. Khodja est une déformation du mot arabe " Haj " , devenu " Khouja " en turc et "khodja " dans les langues slaves. C'est le surnom attribué à celui qui s'est rendu en pèlerinage à La Mecque pour accomplir son devoir, le 5ème et dernier devoir qu'un musulman doit accomplir .

À sa mort, son tombeau est devenu un sanctuaire. Encore aujourd'hui, les pèlerins viennent prier sur sa tombe.

Un joli jardin fleuri jouxte la madrasa jusqu'à la mosquée, elle-même précédée d'un grand bassin aux eaux clames. Des platanes vieux de 600 ans, nous dit-on, apportent un peu d'ombre, comme à Boukhara (Liab-i-Khaouz). La mosquée comprend trois iwans d'époques différentes, aux plafonds peints comme celui de la mosquée du fort de Khiva ou la Mosquée Bolo-Khaouz de Boukhara. La tombe de Khodja Akhrar est située à droite de la mosquée d'été et du bassin.

Il y a aussi un minaret, de petite taille, rajouté en 1909.

De là, nous reprenons le car pour la grande mosquée du vendredi :

La Mosquée Bibi Khanum construite par Tamerlan à côté du grand marché du vendredi

Nous pénétrons par le pishtak, le portail d'entrée, haut de 35 m. La gardienne du temple, assise dans une petite salle à gauche, collectionne les billets de soums qu'on lui remet pour pouvoir faire des photos.

Face à nous, au fond d'une grande cour, se dressent le portail de la grande salle de prière haut de 40 m et un dôme immense, dégarni de toute décoration. La cour est immense de 130 m sur 102, même si on n'en aperçoit pas la totalité d'un coup d'oil car elle est plantée de quelques mûriers au centre. La cour pouvait contenir 15.000 personnes. Au milieu des côtés nord et au sud, deux salles de prière sont couvertes d'un dôme côtelé et vernissé posé sur un tambour cylindrique. Au centre de la cour, un grand lutrin de marbre attire le regard et . les marchands de cartes postales, de miniatures et aquarelles pour touristes. C'est le seul endroit à l'ombre où il fait bon s'attarder. D'ailleurs, notre guide nous fait asseoir à l'ombre des mûriers pour raconter l'histoire du monument et quelques légendes :

Les jours de prière, l'imam déposait, sur le grand lutrin, le Coran d'Osman, le deuxième plus grand Coran de l'Islam, datant du VIIe siècle, que Tamerlan avait rapporté de Damas. Le lutrin a toujours fasciné la foule en raison de ses dimensions et on raconte qu'il suffit de ramper en se contorsionnant entre les neuf piliers courts et épais qui le soutiennent, pour soigner les maux de dos. Une autre superstition veut que les femmes stériles viennent s'y glisser le matin à jeun afin de pouvoir procréer.

C'est en 1399, que Tamerlan, de retour de campagne en Inde, décide de construire une grande mosquée pour la prière du vendredi, la Jama Masjid. Les meilleurs architectes et artisans du Khorasan, d'Azerbaïdjan ou d'Inde sont appelés sur le chantier de ce qui allait devenir la plus grande mosquée d'Asie centrale. Tamerlan pose la première pierre le jour le plus propice, le quatrième jour du Ramadan 801 (10 mai 1399). On raconte que quatre-vingt-quinze éléphants ont été ramenés d'Indoustan pour manouvrer les blocs de pierre. Mais Tamerlan part pour de nouvelles conquêtes en Asie Mineure, et ne revient à Samarcande qu'en juillet 1404 (sept mois avant de repartir et de périr).

Selon Ruy Gonzalez de Clavijo, ambassadeur castillan présent à Samarcande en août 1404, Tamerlan, de retour d'Asie Mineure, jugea le portail trop bas et le fit démolir puis reconstruire. Les ouvriers durent se relayer jour et nuit.

La légende veut qu'en l'absence de l'Émir, sa femme préférée, fille de l'empereur de Chine, Bibi Khanum ("princesse aînée" en turco-persan), de son vrai nom Saray Mulk Khanum, s'éprit de l'architecte, et que celui-ci soutira de la reine un baiser pour l'encourager à la tîche. Ce geste d'infidélité fut rapporté à Tamerlan qui entra dans une colère noire et ordonna à ses soldats de s'emparer de l'architecte. Informé, celui-ci eut juste le temps de s'enfuir : il escalada un minaret et s'envola vers la Perse. Bibi Khanoum n'ayant pas eu d'enfant éleva son beau-petit-fils Oulough Beg, le futur prince-astronome de Samarcande né en 1394, jusqu'à la mort de Tamerlan en 1405. Mais une légende dit que l'infidèle BibiKhanum fut précipitée du haut d'un autre minaret, et Tamerlan donna l'ordre que toutes les femmes portent le voile pour ne plus tenter les hommes lorsque leur mari est à la guerre. Depuis, la mosquée est connue sous le nom de Bibi Khanum.

Tamerlan organisait des fêtes somptueuses, où la nourriture et le vin étaient distribués à profusion. Encore fallait-il attendre l'ordre du maître pour entamer les agapes. Quiconque était surpris en faute encourait la pendaison. Pour animer ces fêtes, on exécutait quelques personnes fautives, par exemple le gouverneur de Samarcande, accusé d'avoir opprimé le peuple pendant que Tamerlan guerroyait, ou deux hauts fonctionnaires chargés de la construction de la mosquée Bibi Khanoum qui avaient laissé les travaux déraper.

On raconte qu'à peine terminée, la mosquée commençait à se dégrader. La précipitation des travaux y était sans doute pour quelque chose, les bombardements des Russes en 1868et les tremblements de terre (dont un en 1897) firent le reste.

La mosquée a perdu ses galeries pavées de marbre, couvertes de 400 coupoles et soutenues par 400 colonnes de marbre qui entouraient la cour intérieure. Son plan s'apparentait à celui de la mosquée Kalon (130 m sur 80, capacité de 10.000 fidèles) que nous avons vue à Boukhara, ce qui permet d'imaginer ce que fut la grande mosquée d'Asie centrale (cela me fait penser à la grande église de Cluny, démolie après la Révolution, dont on peut voir une copie, moins grande, mais intéressante, la cathédrale d'Autun).

Deux minarets de 50 m de haut se dressaient de chaque côté du pishtak d'entrée. Ils sont aujourd'hui tronqués et fissurés. Quatre autres minarets se trouvaient à chaque angle extérieur de la cour.

Nous faisons le tour par la grande salle de prière : le sol est jonché de gravats qui se sont détachés du haut de la coupole. Mieux vaut ne pas s'y attarder. le dôme, fissuré, a perdu sa splendeur, qui faisait dire qu'il « serait unique s'il n'y avait les cieux, et unique serait le portail s'il n'y avait la voie lactée ». Tamerlan fit inscrire aussi «  si vous doutez de notre force, regardez nos constructions ».

Après la visite de la mosquée Bibi Khanoum, on nous accorde un peu de temps pour parcourir le Bazar qui jouxte la mosquée. Un gamin vend les lepyoshkas, pains ronds posés sur un plateau qu'il porte sur la tête. Le bazar comprend plusieurs grandes halles, la première pour les marchands de légumes et de fruits, la seconde en contrebas pour les épices. Plus loin dans des allées couvertes, sont les tissus et les soieries chatoyantes. À l'écart, on trouve le marché de la viande, qui propose peu de bons morceaux mais surtout les abats, les pieds et les têtes d'animaux. Encore plus loin, les paysans viennent écouler leurs propres produits, soit en camion (des camions entiers de pastèques), soit des étalages très modestes posés à même le sol sur une toile.

Il est difficile de s'arracher de ce bazar, d'abord parce qu'il est vivant, coloré, odorant et sympathique mais aussi parce qu'on peut y faire de bons achats d'épices, de noix de cajou ou, pourquoi pas, de tissus.





Nous déjeunons à l'hôtel. Cet après-midi, nous visiterons une cave, car on fait du vin depuis que les Grecs ont introduit la culture de la vigne !

En pleine ville, dans une rue calme, se trouve Khovrenko, une cave renommée dans toute l'Asie Centrale pour ses vins et ses Brandy.

Elle a été fondée en 1868 par un commerçant russe, M. Filako.

La vigne a été introduite par les Grecs, mais les musulmans l'arrachent au XIIe siècle.

Chez les Sogdiens, on gardait une bouteille de vin à la naissance des enfants qu'on ouvrait à leur mariage. Les cépages actuels sont le sauvignon, le cabernet et l'aligoté (blanc bourguignon), le riesling et le muscat, importés d'Europe au XIXe siècle. Mais l'ensoleillement est fort et le raisin est très sucré (taux de 30% au lieu de 16% en Europe).En 1918, la cave est nationalisée. Son propriétaire prend la précaution de murer sa cave. On retrouvera bien plus tard, en 1967, 3670 bouteilles anciennes !

Nous ne visitons pas la cave qui doit contenir des tonneaux, mais un musée (avec des photos essentiellement) et une grande salle où nous attendent des rangées de verre. Les bouteilles à déguster sont alignées de façon impressionnante. Le vin est assez îpre mais fruité. Les vins doux, façon Brandy, sont les meilleurs. Ils se servent en apéritif ou en vin de dessert. Je note sur le premier : blanc, assez plat, fruité, peu charpenté. Le second est un rouge, cabernet, sec. Le 3ème affiche 16° d'alcool. C'est un vin doux, sucré, fruité. On nous dit que c'est un vin de messe. Le 4 ème est un Tokay. le 8 ème un brandy Tillakary. L'alambic a été introduit en 1886. Le 9 ème est un cognac de 42° et vieilli en fût de chêne 7 ans. Le 10ème et dernier vin fait 45° d'alcool. Il est conseillé pour guérir les ennuis digestifs !

La visite de Samarcande se termine ainsi, car nous devons rejoindre la Gare ferroviaire de Samarcande. Un train confortable nous attend à destination de Tachkent. Pendant ce temps, notre car est parti pour la capitale, emportant nos bagages. Les hôtesses vêtues de bleu clair sont à l'entrée de chaque wagon. Elles vont nous servir tout au long du voyage thé, vodka et collations. Le wagon est composé de compartiments, à 6 personnes, équivalent aux anciennes premières classes de la SNCF. Il m'arrive une mésaventure qui aurait pu être grave. En fin de journée, j'observe le coucher de soleil depuis le bout du wagon, à travers la fenêtre non teintée de la porte. Soudain, j'entends une explosion et des morceaux ce verre sont projetés en pleine figure. J'imagine une explosion de mon appareil photo, ce qui n'a pas de sens, à dire vrai, mais dans une situation extrême, l'esprit est un peu confondu. Je réalise en tournant sur mes pieds qu'un trou béant éventre la vitre derrière moi. Des gamins ont sans doute lancé de pierres sur le train, jeu éternel des gamins. Il y a quelques années, en Egypte, sur la ligne de Karnak à Assouan, j'avis reçu un éclat de pierre qui avait été projeté sur le rebord de la vitre Heureusement, la pierre s'était arrêtée sur le rebord de la vitre ouverte et je n'avais reçu que des éclats de pierres. Cette fois, l'incident est plus grave et le lendemain mon oil enfle. Fort heureusement, nous rentrons en France après demain. Je me réveillerai avec l'oil tellement enflé que je ne pourrai rien voir. Une visite en urgence chez un ophtalmologue s'imposera. Il ne décèlera rien de grave et après un traitement anti-inflammatoire, les choses vont renter dans l'ordre.

Nous arrivons à Tachkent à la nuit tombée.

Le dîner d'adieu a lieu à la medersa "Abdoul Kasim" que nous avions visitée le premier jour, celle qui est à côté du palais de l'Assemblée. Une longue table est disposée dans la cour. Il fait sombre, mais l'éclairage suffit pour mettre en valeur les danseurs qui animent la soirée. Je regrette de ne pas avoir passé plus de temps à faire quelques emplettes : de boîtes en papier mîché et laquées, dont le prix, quand on a fait le tour du pays, est plus facile à apprécier qu'en arrivant en début du séjour. 

· Liens · les arbres · European trees · 1600 poèmes · Les passions (récits) · contact ·
Cette page a mis 0.01 s. à s'exécuter - Copyright © 2000-2005