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 Jeudi 28 Mars
 
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Suite du journal de voyage en Ouzbékistan : Boukhara (page 4/7)

En suivant vers l'Ouest le cours du canal (l'Aryk), qui longe la vieille ville, on arriverait sur la place du Réghistan et la citadelle. Mais nous reprenons le car pour parcourir 500 m jusqu'à la place. Comme dans chaque ville, la place centrale s'appelait le Réghistan, ce que signifie " la place couverte de sable ". C'est là qu'avaient lieu les châtiments et les exécutions publiques.
Habituellement, la citadelle est accolée à la ville pour en assurer la protection. A Boukhara, elle est à l'extérieur de la ville.
Son aspect actuel date de XVIe siècle. Haute de 20 m par endroits, il s'agit d'une butte artificielle d'une surface de 35000 m² et de 780 m de circonférence qui domine la ville.
Ses murs font 6 m de large à la base et présentent une face inclinée comme la pente d'une colline. De l'extérieur, on ne voit que le mur terminé par des créneaux. On pénètre par une porte fortifiée et une rampe qui monte au fort. Quelques-unes des douze niches aménagées dans le mur de gauche sont munies de portes. Elles s'ouvraient jadis sur des cellules humides et étouffantes où croupissaient les plus dangereux criminels. Au bout de couloir se trouvait la chancellerie du commandant de la Citadelle, chargé de la garde et du service d'espionnage du palais de l'émir.

La citadelle abritait le palais, une mosquée, des casernes, l'hôtel de la monnaie et la prison. C'est là que vivaient l'émir et ses proches jusqu'en 1920 et que se déroulait la vie officielle, réceptions, réunions. En 1920, à l'arrivée des Russes, 3.000 personnes y vivaient.
On raconte qu'au XIXe siècle, l'émir était intransigeant sur l'étiquette : tel ambassadeur du roi d'Angleterre, venu négocier une alliance contre l'ennemi russe, offensa l'émir en arrivant à cheval, et non à pied. Il n'apportait pas de cadeau, comme le veut l'usage et il omit de saluer l'émir à la prière du matin. Des gardes vinrent l'arrêter et le jeter en prison. Un collègue tenta d'obtenir sa grâce, ce qui agaça plus encore l'émir : les deux anglais considérés comme des espions furent décapités et leur dépouille jetée à la fosse commune.
De toutes ces édifices, il ne reste presque rien : la citadelle est un champ de ruines, en cours de fouille. Une salle de réception comprend des piliers en bois à sa périphérie. Les anciennes salles de gardes abritent des commerces, envahis de céramiques et de tissus.

En face de la citadelle à 200 m, de l'autre côté d'un large boulevard sans circulation, se dresse la Mosquée Bolo-Khaouz. C'est la " mosquée du vendredi ", Masjid-i-Jami, mosquée aux 40 colonnes, car son iwan est un vaste portique de colonnes de bois d'une hauteur inhabituelle (12,5 m). Leurs chapiteaux sont à stalactites, comme les voûtes des mirhabs. L'iwan se reflète dans les eaux calmes d'un bassin ou khaouz. La mosquée a été construite en 1712, l'iwan en 1914-1917, et le minaret miniature en 1917 (financé par un riche particulier).

Le car nous dépose ensuite à l'entrée du parc des Samanides, dans lequel se situent le mausolée d'Ismail Samani (Xe siècle) - seul édifice conservé de l'époque de Tamerlan - et le mausolée Tchashmaye Ayoub, dans lequel se trouve la source d'eau découverte par le saint homme.

Mausolée des Samanides (Xe siècle) : Les Samanides ont régné au Xe siècle sur un royaume allant d'Hérat à l'est jusqu'à Ispahan à l'ouest. Boukhara était leur capitale. Ce mausolée est l'un des plus anciens édifices en bon état du monde musulman !
Le Mausolée disparaissait parmi les sépultures d'un cimetière mal entretenu et était aux trois quarts enfoui sous terre, sans doute depuis très longtemps et notamment déjà au temps des invasions de Tamerlan, ce qui lui valut d'échapper aux destructions massives. Il fut découvert par hasard lors des travaux d'aménagement du parc Kirov en 1930. L'archéologue russe Shishkine a été appelé pour expertiser la découverte. Il a pu établir que le mausolée a été construit par Ismail Samani pour son père Akhmad. Il s'agirait du premier édifice construit en Asie Centrale en brique cuite.
Le bâtiment est un cube, issu à la fois de la tradition zoroastrienne (les 4 éléments, la terre, l'eau, le feu et l'air) et de l'islam (la Kaaba de La Macque est un cube). Il est surmonté d'une coupole semi-sphérique, d'où sortent des triangles symbolisant les rayons du soleil. Ce thème est zoroastrien et il est probable que les architectes fraîchement convertis (par la force) à l'islam ont voulu exprimer leur ancienne foi.
Les murs sont faits de briques minces de différentes dimensions posées à plat, en coin, verticalement, en bout ou en épi pour composer des ornements géométriques et alterner les proportions et volumes. La lumière et l'ombre jouent tout au long de la journée autour de ces formes.
On restaura le mausolée avec des briques d'argile lié au lait de chamelle et au jaune d'œuf, pour respecter la tradition ! La région n'offrait guère d'autre matériau de construction. Les briques sont toujours faites de manière artisanale et traditionnelle : argile et lien déposé humide dans un moule de bois et séché au soleil. A la fabrique, on les sèche au four à 700 °C.
Aujourd'hui, le mausolée est mis en valeur au cœur du parc. Des bassins ont été aménagés où les faces du mausolée se reflètent. Un système complexe de canaux d'irrigation permet de mettre en eau les pieds des arbres, arbustes et fleurs, plantés dans des carrés installés en contrebas des canaux.

Non loin de là, un peu plus à l'est, un autre mausolée est appelé Tchachma-Aïyub ou Chahma Ayoub, "la source de Job", à cause du puits - tchachma - qui se trouve à l'intérieur et apparut, selon la légende, lorsque le prophète Job (Aïyub ou Ayoub) frappa le sol de son bâton de pèlerin. Le mausolée remonterait au XIIe siècle, mais il se présente tel qu'il fut reconstruit vers 1380. Une coupole conique coiffe le mausolée. Un petit musée de l'eau et de son approvisionnement est à l'intérieur. La source est toujours vénérée et réputée pour ses vertus curatives, notamment pour guérir les maladies de peau. Nous voyons des dames venues en boire et prier.

Nous faisons enfin un tour rapide dans le bazar qui est à côté. Les premiers étalages ont pour les tissus. Dans des salles, on retrouve des tissus à la découpe. Plus loin, des épices. Une zone est réservée aux viandes et abats. Plus loin, des paysans vendent des produits de leur verger, tomates, pommes de terre. Les pastèques se vendent directement au camion.
Je remarque des femmes qui ont des dents en or : c'est un signe extérieur de richesse, paraît-il.
D'autres femmes ont un trait noir au-dessus des yeux reliant les sourcils. Elles utilisent une herbe appelée Ousma pour se maquiller ainsi.

 

Ici s'arrêtent nos visites du matin, consacrées à la partie Ouest de la veille ville.

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