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 Jeudi 28 Mars
 
Événements/Histoire du 28 Mars

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uzbekistan Ouzbékistan :
l'histoire de l'Ouzbékistan, Islam,architecture

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   Campement de yourtes : le récit de voyage
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Samarcande : le récit de voyage
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   - le marché, église orthodoxe et la gare


version à imprimer Récit de voyage en Ouzbékistan sous forme de Journal de voyage :

L'arrivée à Tachkent :

A 21h30, conformément à l'horaire, nous décollons de Roissy à bord d'un Boeing 767 de l'Uzbekistan Airlines. Direction Tachkent, la capitale de l'Ouzbékistan. Cet appareil à fuselage étroit aligne 7 sièges de front, contrairement aux gros porteurs qui ont 10 sièges de front. Il faut éviter les sièges en queue d'appareil, car les oscillations y sont très perceptibles et donnent le mal de mer. La nuit a été courte, car après le décollage et le dîner servi tardivement nous avons eu à peine 3 h de sommeil possible avant le petit déjeuner. J'ai pu observer la steppe infinie, ocre comme un désert de sable, et les traces rectilignes des pistes qui se croisent, se dédoublent, se rejoignent, puis un grand lac aux eaux bleues. Nous atterrissons après 6 heures 30 de vol. Il est 4 heures en France et 7 heures en Ouzbékistan.
Le passage des contrôles de police est assez long, comme il se doit dans un pays anciennement communiste. Nous avons un visa de groupe, et nous devons défiler un par un, pour recevoir le tampon de bienvenue en Ouzbékistan. Une fois les bagages récupérés, on se remet en file indienne interminable et presque immobile, pour passer le contrôle de douane. Les bagages passent aux rayons X. Les douaniers assez nombreux discutent, partent, reviennent et nous ignorent méchamment. De temps en temps, un douanier se décide à regarder les formulaires en doubles exemplaires que nous avons pris soin de remplir : nombre de bagages avec soi, et nature des devises introduites. Ce que j'ignorais, mais j'aurais pu m'en douter, c'est qu'il faut garder un exemplaire sur les deux, dûment tamponné, pour le présenter à la sortie du territoire. Cet oubli, favorisé par le douanier qui s'est bien gardé de me le restituer, n'échappe pas à notre gentille guide, Gulbara, qui nous attend après la zone sous douane. Elle s'exprime dans un excellent français sans accent. Les langues étrangères autres que le russe sont enseignées dès le collège.
En tout, il manque une dizaine de formulaires. Gulbara réussit à repasser en zone sous douane. Je l'accompagne avec la liste des voyageurs du groupe. Il s'agit maintenant de récupérer les formulaires manquants : un pagaille indescriptible règne dans les papiers de douaniers. Un autre groupe de touristes est confronté au même problème. Il faut pointer tous les formulaires abandonnés éparpillés aux guichets de douane et ceux en main de Gulbara. Tout se passe dan un calme irréel, jusqu'à ce qu'un douanier s'énerve et nous chasse vertement. Il manque un seul formulaire, dont le malheureux propriétaire devra annoncer à son départ qu'il est venu les mains vides, et qu'il repart les mains vides.
Il a fallu deux heures pour en finir avec les formalités d'entrée.
Les bagages sont chargés sur des chariots. Notre bus nous attend à 500 m car, soit disant, il y avait des embouteillages ce matin (à 6 h !). En réalité, les abords de l'aéroport sont interdits aux véhicules.
Il fait déjà bien chaud (30°) et la température va tranquillement monter dans la journée pour culminer aux alentours de 35-37°. C'est une chaleur sèche relativement supportable à condition de prendre quelques précautions (ne pas s'exposer au soleil, boire beaucoup d'eau, en bouteille évidemment, et ne pas se fatiguer, courir, monter des marches trop vite etc.). Le ciel est bleu, à peine altéré par des nuages filiformes de haute altitude, genre cirrus.

Tachkent :
Tachkent, 2,5 millions d'habitants, capitale de l'Ouzbékistan, est la première métropole de l'Asie Centrale. Les plus anciennes références à cette cité datent du IIe siècle av. J.-C. Elle a connu toutes les invasions et les caravanes, avant même celles de la Route de la Soie. Elle est passée sous contrôle russe n 1865 et a devancé la révolution bolchevique de 1917 de quelques jours en adoptant le régime communiste. Beaucoup de colons russes et d'autres républiques soviétiques s'y sont installées, attirés par le climat plus chaud que chez eux et l'espoir d'affaires nouvelles.
Son nom est d'origine turque, témoignage de l'influence turque dans cette région. Il se compose de " tach ", la pierre, et " kent ", le pays, le lieu. Il est apparu au XIe siècle. Auparavant, la ville s'appelait " Tchan ", et pour les Chinois, c'était Yoni.
Tachkent s'étire sur 28 km de long et autant de large, soit plus que Paris et sa proche banlieue (départements 92, 93 et 94).
Tachkent a subi un tremblement de terre de 7,5 d'intensité, qui a eu raison de ses vieux immeubles et des étroites ruelles adaptées pour se protéger des fortes chaleurs de l'été (40°). Cela se passait en 1966, à la période glorieuse de l'URSS. 85 % de la ville a été rasé.
Un grand élan de solidarité a contribué à la reconstruction : les pays du bloc soviétique ont envoyé des hommes et ont construit tel quartier auquel ils ont laissé leur nom. Des logements sociaux à bas prix étaient accordés aux nouveaux migrants.
Mais l'afflux d'étrangers a suscité des tensions et des émeutes, vite mâtées, en 1969.
La nouvelle Tachkent a respecté le modèle communiste : larges avenues (6 voies au moins, sans compter les larges trottoirs, le terre plein central quelque fois, et parfois aussi des contre allées de 2 fois 2 voies), grands espaces verts, le tout complété quelques années plus tard (1971) par un moyen de transport moderne, le métro, capable de faire oublier les distances infernales. Tachkent est une ville qu'on ne parcourt pas à pied, car les distances sont trop grandes. On ne voit d'ailleurs pas beaucoup de piétons. Les rares piétons s'engouffrent dans les stations de métro distantes les unes des autres d'un bon kilomètre (ce n'est pas le maillage parisien, où les stations sont très proches), ou bien guettent une voiture à héler car ici les voitures privées font office de taxi (pas pratique pour le voyageur étranger, mais heureusement pour nous, nous avons notre car de tourisme). Le tarif d'une course est de l'ordre d'un dollar (1200 soums), nous précise t-on.
Les grandes avenues du socialisme ont gardé un lointain souvenir de l'oasis qui permit à la ville de s'épanouir : les arbres sont très présents, de grands platanes, des ailantes qui se disséminent naturellement, des érables negundo, des frênes, des sophoras, quelques albizzias qui déploient leurs fleurs semblables à des pompons . J'ai aussi reconnu des mûriers dans les lieux religieux, des orangers des osages qui portent leur fruit de fausse orange, un très vieux chêne au Musée des arts décoratifs.
Et pour rafraîchir l'atmosphère, des jets d'eau ont été créés aux quatre coins de la ville.
Le plan de la ville se comprend assez simplement : un canal orienté Nord-Sud, Ankhor, sépare la ville Ouest, la plus ancienne, de la ville Est créée par les Russes dès leur arrivée vers 1870. Les ministères et établissements publics y ont leur siège. La ville se découpait en quartiers, ou Daha, chacun doté autrefois d'édifices religieux (mosquée, médersa) et d'un bazar. Le régime socialiste a d'abord tenté d'annihiler la religion, détruisant les textes, les ouvrages, les structures, les organisations (comme le système des otin, ces femmes musulmanes pratiquantes de bon conseil), avant de restaurer les plus grands édifices dont le gigantisme flattait l'esprit ambitieux des dirigeants communistes.
Depuis l'occupation soviétique, l'islam a reculé. On dit que 35 % de la population est musulmane, dont 80% de sunnites. Des mosquées ont été rouvertes au culte, en général que pour les hommes (mais il existe des mosquées pour les femmes) et les non musulmans y sont admis.
Le quartier est lui-même redécoupé en mahala [mar-r roulé -ala] qui est une forme associative, dirigée par un responsable. Cette structure, assez proche des organisations communistes, est antérieure et apporte, sinon une surveillance, du moins une entraide. Par exemple lors de la fête annuelle du printemps, chacun aide à des travaux communs, comme de repeindre le tronc des arbres de chaux pour éviter la montée des insectes nuisibles, ou le nettoyage des rues, ou la construction d'une maison chez le voisin.

Petit déjeuner :
Nous démarrons notre journée avec un copieux petit déjeuner, servi dans une maison privée. Les infrastructures pour le tourisme sont insuffisantes. Aussi, les tours opérateurs contournent cette difficulté en ayant recours à des particuliers qui proposent hébergement ou repas chez eux. Je trouve cette formule sympathique car on est mieux reçu chez un particulier qui met une touche personnelle à satisfaire les clients que dans un grand hôtel, où les serveurs sont blasés, pas souriants, pas agréables et parfois roublards si l'occasion leur en est donnée. Je caricature à peine.
Une longue table nous reçoit tous : des petits plats contiennent des cacahuètes enrobées de sucre, des amandes, des raisins secs et ces accompagnement seront systématiques lors de nos repas. On mange aussi des fruits (abricots, pommes) et une sorte de saucisson. On boit du thé servi dans un service à motif traditionnel de fleur de coton blanche sur fond bleu foncé. Ce motif est appelé Paxtagul [pachtagoul]. On en verra au musée des arts décoratifs. Ils sont en faïence en général. La tradition veut qu'on offre un service à thé de ce type au mariage même si on offre aussi, en fonction des moyens dont on dispose, un service de porcelaine.

La maison ouzbek :
La maison ouzbek est fermée sur l'extérieur. On aperçoit un mur, souvent gris et un portail. Seul touche de gaieté : des vignes qui poussent sur des fils. Une fois franchi le portail, on découvre une cour ou un jardin et les fenêtres et ouvertures donnent sur cette cour. La cuisine est parfois à côté de la maison. Les toilettes sont souvent au fond du jardin. Ce sont des toilettes très rudimentaires, munies d'une simple fosse, sans eau d'évacuation. Même dans une belle maison, où il nous sera donné le privilège de dîner un soir, à Samarkand, les toilettes, pourtant carrelées, n'ont qu'une fente à la turque et pas d'eau. J'ignore le procédé qui évite les odeurs nauséabondes : cette maison de Samarkand est préservée d'odeurs, alors que partout ailleurs, l'infection était telle que je me rends aux toilettes en apnée. Heureusement ma pratique la plongée et de l'apnée m'autorise plus de 2 minutes sans respirer !
Le jardin est souvent bien entretenu, à l'image d'ailleurs de tout le pays : il faut signaler ici la grand propreté des rues, des trottoirs qui font rougir le Français et le Parisien, tellement nos espaces urbains en France sont sales et mal entretenus. Le jardin ouzbek comprend quelques arbustes décoratifs (grenadiers à fleurs doubles, reconnaissables à leurs fleurs rouges aux multiples pétales) ou arbres de vergers (par exemple abricotiers).
Une petite estrade que nous reverrons souvent est couverte d'un tapis : c'est le Tapchan. Les gens s'assoient en tailleur autour d'une table basse au centre, se calant au dossier ou contre des coussins. Ils y sirotent un thé ou jouent aux cartes.

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