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Suite du journal de voyage en Ouzbékistan : Boukhara (page 6/7)

La madrasa d'Oulough Begh a été construite en 1417-1418, ce qui fait d'elle la plus ancienne d'Asie centrale. Astronome et poète, le petit-fils de Tamerlan avait fait inscrire sur le portail de sa madrasa " le devoir de tout musulman et de toute musulmane est d'aspirer au savoir" ... vœu pieux car le bâtiment, comme toutes les madrasa, resta interdit aux femmes.
Sur la porte d'entrée était également inscrit " qu'à chaque instant la porte de la bénédiction du Prophète soit ouverte à ceux qui possèdent la sagesse des livres".
Boukhara était alors un centre reconnu de la théologie islamique et l'est resté jusqu'au début du XXe siècle avec près de 200 madrasa.
Après l'indépendance (1991), les étudiants purent revenir étudier dans les cellules de la madrasa, mais le gouvernement a finalement préféré la restaurer et l'ouvrir au tourisme. La salle de gauche ou salle de prière (Haram) est devenue un bazar d'Ali Baba, aux murs tendus de belles suzanni. Nous en choisissons une mais le temps de marchander nous manque. Le groupe est déjà parti pour la madrasa d'en face. La vendeuse nous guettera dehors le temps que nous ressortions de la madrasa d'en face. Nous nous déciderons le lendemain à l'acheter, mais entre temps, le prix aura remonté ….

Ulugh Beg, Oulough Begh ou Oulougbek (1394, Sultaniya, Iran - 1449, près de Samarcande) était le fils aîné de Shah Rukh et un petit-fils de Tamerlan. Le nom Ulugh Beg, qui lui fut donné très jeune, est en fait un titre, l'équivalent turc de "grand émir". Son vrai prénom était Muhammad Taragay, comme son arrière-grand-père, le père de Tamerlan. (Taragay est un mot qui signifie "alouette").
Son père ayant accédé au trône des Timourides en 1409 et fixé sa capitale à Hérat où il résidait auparavant en tant que gouverneur du Khorassan, le nomma gouverneur de Samarcande. Du vivant de son père, Oulough Begh s'adonna à l'astronomie et à la poésie.

A la mort de Shah Rukh en 1447, il accéda au trône des Timourides, à l'âge de 53 ans, mais il ne manifesta pas de talent politique, ni de foi musulmane profonde. Une rébellion s'organisa, menée par son propre fils aîné, Abd ul-Latif, qui le fit assassiner en 1449 et monta sur le trône avant d'être lui-même tué en 1450.

Oulough Begh fit bâtir trois madrasa, une à Boukhara, ouverte en 1418, une autre à Samarcande, ouverte en 1420, où il est probable qu'il enseigna, et une à Gidjuvan, à 45 km de Boukhara en direction de Samarcande. On lui doit aussi un observatoire, à Samarcande, inauguré vers 1429, où il travailla avec quelque 70 mathématiciens et astronomes, dont Qadi-zadeh Roumi, al-Kachi et Ali Quchtchi, aboutissant à la publication de Tables sultaniennes (zij-e solTâni, en persan) dont la précision resta inégalée pendant 2 siècles. Après la mort d'Oulough Begh, Ali Quchtchi partit avec une copie des Tables sultaniennes à Tabriz, puis à Istanbul d'où elles atteignirent l'Europe.

Source : d'après wikipedia

La madrasa d'en face, d'Abdoul Aziz Khan, est en mauvais état, comme celle d'Oulough Begh, mais elle est en cours de ravalement. La décoration de la façade et d'une partie de la cour est restée inachevée car Abdul Aziz Khan fut détrôné et son successeur ne poursuivit pas les travaux. Cette madrasa est aussi très active, colonisée par des marchands qui utilisent les anciennes cellules du rez-de-chaussée comme boutiques.
La madrasa d'Abdoul Aziz Khan fut construite deux cents ans après sa sœur jumelle, en 1654, alors que Boukhara était devenue la capitale du khanat des Chaybanides. Elle possède des cheminées, une innovation pour l'époque. Sa décoration fut réalisée par les meilleurs artisans de l'époque. On recourra aux majoliques en relief, moulages de gantch peint, marbre gravé, mosaïque ciselée... La décoration renouvelle l'iconographie islamique: fleurs et oiseaux fabuleux, paysages de parcs, rappelant la miniature indienne de l'Inde mongole.
La salle d'études (Darshkhana) à droite de l'entrée, transformée en magasin d'antiquités, s'enorgueillit d'une superbe coupole décorée de muqarnas, les stalactites dont la base hexagonale évoque les nids d'abeille. Ils sont en stuc.

Les artisans nous attirent à leur boutique : ici, un vendeur d'instruments de musique gratte les cordes d'un tambur (luth à long manche muni de 3 cordes en métal), puis il frotte un archet sur des cordes en plastique d'une sorte de violon (Gidjakk ou ghidjak) pour émettre un son étrange. Là, un miniaturiste se met au travail pour démonter son agilité à reproduire des dessin très fins, perceptibles à la loupe. Un livre écrit en russe contient les images qu'il reproduit. D'autres miniaturistes inventent leur propres dessins, dans un style que je qualifierait de picaresque (on devrait dire " à la nasreddin khoja " en l'honneur du fabulateur mythique). Revenant sur les lieux, demain, nous achèterons l'instrument à cordes au prix négocié ce soir ainsi que des miniatures de personnages costumés.
Après cette dernière visite, nous avons deux options : soit retourner à l'hôtel en car, en passant à côté de la mosquée Kalon et de ses petites vendeuses, soit se promener à pied dans la ville jusqu'au rendez-vous du soir, à 19h, à la madrasa Nadir Divan-Begui à côté du bassin Liab-i-Haouz pour le dîner spectacle. J'opte pour cette seconde solution, qui me permettra de mieux comprendre l'urbanisme de Boukhara, de découvrir les rues défoncées et ses maisons abandonnées, en somme l'envers du décor, de revoir la mosquée Kalon au coucher du soleil ainsi que ses arrières, et de prendre une bière dans une tchaï-khana au bord du Liab-i-Haouz. L'instant de bonheur est bref mais inoubliable : il fait doux, à cette heure tardive, le ciel est bleu azur, les pishtak bleu de mosaïque émergent au dessus des mûriers. Le bassin aux eaux endormies dégage une atmosphère paisible.

A 19 heures, je rejoins la madrasa Nadir Divan-Begui pour le dîner spectacle : au programme, danses et chants folkloriques, entrecoupés d'un défilé de mode d'une styliste de Boukhara. La madrasa, lieu d'études, est devenue un lieu de divertissement et de commerce avec l'installation dans les cellules de boutiques d'artisanat. Les danses révèlent une multitude d'influences : les gestes et les ondulations des mains s'inspirent des danses indiennes, tandis que les rotations et les pas cadencés sont plutôt d'origine russe. Quant aux vêtements du défilé de mode, ils montrent une adaptation des tenues locales au goût occidental : robe du soir longue et noire, boléros en soie matelassée, le tout présenté par des mannequins d'origine russe, grandes et minces.

Après le dîner, j'opte à nouveau pour l'aventure : je rentre à pied à l'hôtel, non pas par le chemin direct (vers le sud), que je ne connais pas encore (il passe par des rues a priori très sombres), mais en m'éloignant en direction de la citadelle (Ark) vue ce matin (plein ouest). Je longe d'abord le canal, l'Aryk, qui borde la vieille ville (celle-ci est au nord du canal) en faisant attention à ne pas y tomber ni trébucher sur un câble, car la rue n'est pas éclairée sauf par une boutique où j'achète de l'eau minérale, ou par de rares maisons. Je remarque un minaret que n'avons pas vu ce matin et une madrasa, non éclairée, aussi majestueuse que les autres. Je doute par moment de mon chemin, car il n'y a aucune indication qui puisse m'orienter, sauf peut-être les étoiles…. je marche 20 minutes, dans l'obscurité, sans croiser âme qui vive ! Soudain, je reconnais la silhouette massive, faiblement éclairée, de la citadelle, et la mosquée Bolo Khauz éclairée par des projecteurs. Ses piliers de bois se reflètent dans le bassin. J'hésite à pousser jusqu'au jardin d'attraction. J'ignore à ce moment s'il est loin et je réaliserai le lendemain qu'il est encore bien éloigné. Il est temps que je rentre à l'hôtel.

Des taxis attendent mais aucun chauffeur ne parle ni comprend mes explications en anglais. Une jeune fille vient à mon secours car elle parle l'anglais. Elle n'a que 17 ans et s'exprime assez bien. Elle transmet mon prix (2.000 soums). Et me voilà parti pour la dernière aventure de la journée. Le taxi part à l'opposé de ce que je croyais être la bonne route. Il fait le tour de la ville par le nord et non par le sud. Je ne reconnais pas vraiment les routes qu'il emprunte, ce qui m'inquiète un peu. Je suis encore plus inquiet lorsqu'il s'arrête devant un hôtel qui n'est pas le mien… Heureusement, j'aperçois les pylônes du stade qui portent les projecteurs (éteints ce soir). Le chauffeur semble comprendre et m'avance à un autre point où sont des taxis. Cette fois, je brûle : je reconnais les envions de notre hôtel, c'est à dire cette zone d'urbanisme soviétique, qui mêle de grands immeubles et des terrains vagues. Nous sommes à l'extérieur de la zone urbanisée, comme si les chauffeurs de taxis n'osaient pas s'y avancer et se cantonnaient au no man's land à la périphérie. En passant par d'incroyables chemins, on atteint enfin la zone urbanisée et notre hôtel. Visiblement, c'est la première fois que le chauffeur vient. A la vue de la rampe qui monte à l'entrée, il hésite encore. Je lui donne le prix convenu et il ne dit rien. Il aurait pu faire des histoires car il a eu du mal à arriver et il a peut-être sous estimé la distance.

A l'hôtel, un petit concert de chant s'achève juste dans le hall.

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