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 Vendredi 19 Avril
 
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Suite du récit de voyage en Ouzbékistan sous forme de Journal de voyage :

Khiva (page 4/5)

Une rue à gauche ouvre la perspective sur le minaret d'Islam Khodja.


Le monument le plus célèbre de Khiva est sans doute le mausolée de Pakhlavan-Makhmoud reconnaissable à sa grande coupole bleu turquoise. Pakhlavan-Makhmoud (1247-1325) est le saint patron de la ville. Un personnage hors du commun : fourreur de son état, il était aussi un lutteur célèbre et un poète. Issu de la tribu des Kungrad, il est considéré comme le maître spirituel de la dynastie des Kungrad qui règne à partir de 1804. Son tombeau fut construit à l'emplacement de son atelier de fourreur. En 1702, un portail géant fut édifié et en 1810, le mausolée fut agrandi pour recevoir les nombreux pèlerins et englober le mausolée des khans kungrad. La coupole bleu turquoise date de cette époque. Une khanaka fut également construite pour accueillir les derviches, religieux musulmans de la confrérie soufi.
Le haut portail conduit à une cour intérieure sur laquelle donnent la khanaka, une mosquée d'été et des bâtiments annexes qui abritent les tombeaux de la mère et du fils d'Isfandiyar Khan. Dans la cour se trouve aussi un puits pour les ablutions. Les jeunes mariées désirant un enfant viennent boire avant de faire leurs prières.
Les parois et la coupole sont entièrement revêtues de majoliques réalisées par le fameux Abdoullah Djinn. Il fit des arabesques végétales bleues et blanches dans lesquelles il inscrivit des poésies de Pakhlavan Makhmoud. La tombe de Pakhlavan Makhmoud se trouve dans une pièce attenante, située à gauche de la grande salle. Les pèlerins viennent se recueillir devant la grille ajourée qui protège le tombeau. Ils tiennent les pieds en arrière, car il est impoli de les tourner vers le tombeau. Un imam les attend dans la grande salle, pour prier. Il récite un verset. Les pèlerins se couvrent le visage des deux mains et font une offrande avant de se relever.

Nous terminons les visites du matin par la Madrasa et le Minaret Islam Khodja.
La madrasa Islam Khodja a été bâtie en 1908. Seule la façade présente deux niveaux afin de s'harmoniser avec le puissant minaret. Le vizir Islam Khodja était un réformateur sous Isfandiyar Khan. Comme on l'a vu plus haut, il tenta de moderniser le pays, mais fut assassiné quand il tenta de réformer le système d'éducation. La madrasa a le plan classique et abrite aujourd'hui le musée des Arts appliqués où sont exposés boiseries, tapis, tentures... On fait le tour de la madrasa par l'intérieur, en passant d'une cellule à l'autre.

Le Minaret Islam Khodja est le plus haut minaret de Khiva (44,50 m). Il fut construit en 1910. II s'agit d'une des dernières réalisations architecturales islamiques en Asie centrale. Le minaret avait un triple rôle: religieux (le muezzin appelle à la prière), militaire (il constitue un poste d'observation) et celui d'être un point de repère. Sa forme élancée et ses anneaux colorés rétrécissant vers le sommet le feraient presque paraître plus grand que le minaret Kalon de Boukhara qui est plus haut de prés de 4 m.
Je décide de gravir les 120 marches. Le prix demandé est aléatoire : d'abord 3.000 soums, finalement 2.000 soums. Les marches sont vraiment très hautes et de surcroît, je monte dans l'obscurité totale, à tâtons, en m'aidant des mains et en retenant mon appareil photo sur le dos. Le lendemain, je garderai le cuisant souvenir de cette montée avec des courbatures tenaces dans le genou droit. Les dernières marches sont les plus dures. Le jour signale la délivrance de ce calvaire. Et la vue sur la ville me récompense de cet effort. Il fait même frais grâce au vent. De jeunes Ouzbeks se régalent de la vue, fument et boivent du coca. Ils portent leur petit téléphone portable comme tous les jeunes du monde entier, ou presque. C'est le lieu à la mode, dirait-on. A force de patience, je finis par accéder à une ouverture sur l'extérieur : je reconnais bien le mausolée à coupole bleue. Cette visite d'en haut est plus intéressante lorsque l'on connaît d'abord la ville d'en bas.

La pause du déjeuner a lieu dans une ancienne madrasa.
Entrée de salades de tomates et aubergines. La pastèque se mange en entrée ou en dessert. Le plat principal est un plat de mantys, spécialité ouighour de gros raviolis cuits à la vapeur et fourrés à la viande de mouton et aux oignons.

À la fin du repas, nous enchaînons les visites de l'après midi :
La porte de l'Est, construite entre 1806 et 1835, est appelée Polvon Darvoza (ou Pahlavan Darvoza) ou "Porte géante", en raison du long passage voûté à 6 coupoles. C'est là que se tenait le marché aux esclaves. En retrait, dans les niches aménagées de chaque côté du corridor, les esclaves qui avaient tenté de s'évader étaient enchaînés en attendant un sort fatal. En face de la porte, les condamnés étaient battus ou mis à mort.
Les esclaves étaient des Russes, des Kazakhs, des Arméniens, des Iraniens, des prisonniers politiques, ou des paysans trop pauvres pour payer les impôts de l'irrigation (les champs étaient irrigués par un tout un réseau entretenu par les services du khanat et donc payants). Pour maintenir une main d'œuvre servile, on encourageait le mariage des esclaves et leurs enfants restaient au service du maître. Les esclaves russes sont libérés en 1840, sous la pression des Anglais (un émissaire déguisé parvient jusqu'au khan), car sous prétexte de libérer leurs compatriotes en esclavage, les Russes s'apprêtent à conquérir la région. Sans ce prétexte, les Anglais espèrent arrêter les velléités expansionnistes de Russes. L'armée russe finit par envahir le pays en 1873 et abolit l'esclavage. Aujourd'hui, il y a toujours un marché, à l'extérieur de la porte Est, mais un marché de victuailles, fruits légumes et poissons d'eau douce.

En 1835, l'oncle du Khan Allah Kouli (1825-42) - Allah s'écrit aussi " Ala " et Kouli, " Quli "- meurt en dehors de la ville, à Kungrad (d'où est originaire la dynastie) et où il était le gouverneur. On ne peut pas faire rentrer un cercueil à Khiva. Le Khan décide d'abattre le rempart et de faire passer le cercueil, en dehors des Portes. A la place du rempart abattu, il fait construire, en 1835, un caravansérail pour les commerçants. De nos jours, la tradition du commerce se perpétue avec le échoppes des souvenirs pour touristes : voilages de soie, bracelets de perles, et surtout de belles poteries.

Un caravansérail est un bâtiment qui accueille les marchands et les pèlerins le long des routes et dans les villes. S'il est isolé, il est fortifié. Il comporte des écuries (ou des enclos) pour les montures et les bêtes de somme, des magasins pour les marchandises et des chambres pour les gens de passage. Les magasins sont au rez-de-chaussée et les chambres au premier étage.

Pas loin, la même année, le khan fait construire la madrasa qui porte son nom. La madrasa d'Allah Kouli est d'un style qui s'affirmera à Khiva : avec portail central décoré de majolique et, pour la première fois, deux niveaux de cellules. Elle fait face à une autre madrasa (photo à gauche), construite par le Khan Koutloug Mourad Inak (ou Qutlugh Murad) en 1855 : on obtient ainsi deux madrasa jumelles qui se mettent en valeur mutuellement.
Au passage, notre guide nous raconte une histoire moderne qui conviendrait à Nasriddin Poja :
Nasriddin, sur le tard, décide de faire un pèlerinage à la mecque. A l'aéroport, le douanier l'interroge car il a avec lui trois grosses valises. Il dit " dans la première, j'ai des vêtements. Dans la seconde, des conserves, car je n'ai pas assez d'argent pour m'aller au restaurant. Et dans la troisième, il n'y a rien ". " Rien ? " interroge le douanier, " mais elle est très lourde ". Il ouvre la valise, qui est pleine de vodka. Nasriddin s'explique : " Tu vois, je suis vieux. Il faut tourner sept fois autour de la Kaaba. Je prendrai de la vodka et c'est la Kaaba qui tournera autour de moi."

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