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 Jeudi 28 Mars
 
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Journal de voyage en Ouzbékistan :

Khiva (page 2/5)

La journée est consacrée à la visite de Khiva, la ville musée.


à gauche, le minaret d' Islam Khodja


Kalta Minor

le belvédère de la citadelle
 

Un ticket pour photographier :
Ce matin, nous traversons la ville historique en direction de la porte Ouest, Ota Darvoza, " porte du Père ", pour y acheter notre ticket d'autorisation de photographie (5.000 soums, soit 3 euros). Ici il faut payer partout pour faire des photos (et un peu plus pour une caméra). Le ticket de Khiva a l'avantage d'être global pour tout le site, sauf le minaret (le prix est à la tête du client, comme on le verra plus tard) et le belvédère. Le tarif est en général de 1.000 soums (0.6 euros) pour le moindre édifice, même une ancienne mosquée transformée en bazar (à Boukhara). Le tarif est écrit en gros à l'entrée pour impressionner les touristes. Rarement, on obtient un ticket prouvant l'achat. Je me suis demandé où va l'argent, sans doute dans la poche du gardien.
D'ailleurs les gardien(ne)s ont compris tous les avantages qu'ils peuvent tirer du petit commerce et ils complètent leur salaire (sûrement très bas) en vendant des articles d'artisanat.
En un sens, cela fait plaisir aux touristes qui peuvent tout au long de leur visite remplir leur bagages de beaux objets (à bon prix), mais cela perturbe un peu la visite. Reconnaissons que ces gardiennes-commerçantes sont gentilles et ne vous harcèlent pas.

Notre guide commence le récit historique à l'extérieur de la porte :
Les fortifications crénelées dateraient du Ve siècle, mais les parties plus solides sont celles qui ont été ajoutées par Arang Khan, fils d'Anoucha Khan, en 1686-1688. Les remparts ne sont pas de pierre comme chez nous, car ici il n'y a pas de carrière. Elles ont en matériaux meubles, du sable essentiellement, ce qui explique la pente douce à l'extérieur. La face intérieure est verticale, montée en pisé.

Autrefois, on pénétrait dans la ville par quatre portes, aux quatre points cardinaux :
La porte de l'Ouest abritait un bazar et accueillait aussi les changeurs. Elle a été détruite en 1920, pour ouvrir le centre, et reconstruite à l'identique en 1975 par les Soviétiques. Ces portes étaient fermées du crépuscule à l'aube, comme dans nos cités médiévales.

Notre parcours va partir de la porte Ouest et nous mener ce matin, jusqu'à la madrasa d'Allah Kouli et cet après-midi de la porte Est au Palais.

Passés la porte, un plan décrit les monuments de la ville. Un groupe de touristes autochtones se masse : hommes portant le bonnet traditionnel et femmes en robes longues fleuries.

A droite, en retrait du rempart (aplani à cet endroit pour faire place à un jardin et un grand escalier), se trouve la madrasa ou madrasa Mohammed Amin Khan aujourd'hui transformée en hôtel appartenant à l'Etat. Dans les années 1930 et 1940, les Soviétiques en firent une prison ! Le restaurant de l'hôtel est dans une autre madrasa dont l'intérieur a été entièrement refait et couvert d'un toit. Il y avait à la fin du XIXe siècle pas moins de 60 madrasa à Khiva et seulement 20 ont subsisté, transformées en musée ou en ateliers.
La madrasa Mohammed Amin Khan a été construite en 1851, sous le règne du khan Mohammed Amin (1846 - 1855). Le khan conquit Merv et imposa sa loi aux belliqueux Tekke avant de mourir décapité au cours d'une bataille sur la frontière iranienne, laissant Khiva sous la menace des attaques des nomades pour les décennies suivantes.
Le plan de la madrasa est celui que nous retrouverons tout au long de notre voyage :
À l'extérieur, la façade présente deux niveaux de cellules (" hujra "), chacune encadrée par une arcade décorée de motifs en majolique bleue. Les murs sont de brique cuite, plus résistante que le pisé ou la brique crue. Le portail central est très haut, plus haut que la façade, un peu comme le portail d'une cathédrale gothique, qui est plus haut que la nef et les bas-côtés. Le portail est aussi décoré de majolique bleue, qui dessine des arabesques ou des versets du Coran. On est ici dans une école religieuse où l'on enseignait non seulement les écritures saintes et la lecture de l'arabe, mais aussi la calligraphie et bon nombre de sciences de la terre, géologie, mathématiques, astronomie. C'était l'une des plus grandes madrasa d'Asie centrale. Ses cent vingt-cinq cellules réparties pouvaient accueillir deux cent cinquante étudiants. Elle fut en fonction jusqu'en 1924. Passé le portail, on trouve à gauche la salle de prière (Haram) et à droite, la salle d'études (Darshkhana). Après avoir bifurqué, on débouche sur la grande cour carrée de 38 m de côté : elle aussi comporte 2 niveaux de cellules encadrées par des arcades et au centre de chaque face, un portail géant : l'iwan (prononcer " aïvan "). Les iwans sont nés dans le monde iranien bien avant l'arrivée de l'Islam, sans doute sous la dynastie sassanide. Il s'agit d'un hall voûté avec une façade rectangulaire ouverte par un grand arc. Il servait de salle de cour les beaux jours.
La meilleure vue est depuis les étages. On y accède par des escaliers très raides.
On raconte aussi que la construction de la madrasa fut mouvementée : au bout de deux années d'un épuisant travail, les ouvriers qui, bien sûr, ne percevaient aucun salaire, se révoltèrent. La plupart étant paysans, ils ne pouvaient plus s'occuper de leurs champs et la famine guettait. La révolte fut réprimée sévèrement : Matiakoub, le meneur de la rébellion, fut enroulé dans une peau de bête humide et enterré vivant sous les fondations du minaret en construction à l'extérieur.

Ce minaret fut construit pour être le plus élevé du monde musulman. Il devait culminer à 70 m, mais les travaux furent abandonnés lorsque le khan fut capturé et assassiné. Son frère cadet et successeur, Abdullah ne poursuit pas les travaux. C'est pourquoi le minaret s'appelle Kalta Minor ou " minaret court ". Il ne s'élève qu'à 26 m avec un diamètre à sa base de 14 m. Il est entièrement couvert de majolique où la couleur verte se marie merveilleusement bien avec le bleu et un peu d'ocre.

Selon la légende, le khan de Boukhara projeta de faire enlever l'architecte pour qu'il vienne élever un minaret encore plus grand dans sa ville. Ce qu'apprenant, et afin que son savoir ne profite à personne d'autre, le khan de Khiva décida d'assassiner l'architecte sitôt son travail achevé. L'architecte en eut vent et prit la fuite sans demander son reste, et le minaret resta inachevé à tout jamais.

Le régime des khans était particulièrement sévère. La prison, ou Zinda, que nous visitons à 100 m de là, est à la lisère de la grande place du fort.

La place centrale

La place centrale de chaque ville s'appelait le Réghistan, ce que signifie " la place couverte de sable ". C'est là qu'avaient lieu les châtiments et les exécutions publiques. On jetait du sable pour absorber le sang, après les décapitations. On attirait la foule par des sonneries de trompettes et des roulements de tambour. Le plus grand massacre de prisonniers eut lieu en 1717. Il fit tomber 3000 têtes, celles des soldats russes de l'expédition du prince Bekovitch et du prince lui-même. On creusa un puits au centre pour évacuer le sang.

La prison comprenait trois pièces : la première était pour les condamnés à mort, la seconde pour ceux qui n'avaient pas payé leurs impôts, la troisième servait aux interrogatoires. Les exécutions étaient cruelles : hormis la décapitation, on empalait, on étouffait, on jetait les condamnés du haut du minaret ou encore on enterrait vivant la tête la première. Pour les femmes convaincues d'adultère, c'était la lapidation, ou l'enfouissement dans un sac rempli de serpents ou de chats sauvages (je n'ai pas dit de chattes…). Pour exciter les chats ou les serpents, le bourreau tape sur le sac. " Et pour les hommes infidèles …? " ose demander une petite voie. Notre guide sourit : " les hommes ne sont pas infidèles. Ils ont forcément plusieurs femmes. "
Et d'ajouter : les femmes ont soumises à un régime peu enviable. Elles ne peuvent pas sortir sans se couvrir de la bourka, une espèce de maille lourde qui leur enveloppe le visage et les étouffe, même lorsqu'il faut 40° à l'ombre. Dès l'âge de 12 ans, la jeune fille est promise à son futur mari qu'elle ne connaît pas encore. Celui-ci peut avoir 30 ou 40 ans de plus qu'elle. Un père voulut marier sa fille à un riche homme très âgé. La jeune fille nourrissait un amour sincère pour un jeune homme. Les amants juvéniles s'enfuient de la ville. Le père se lance à leur recherche et les retrouve. Le jeune homme sera pendu et la jeune fille enterrée debout jusqu'à la ceinture et lapidée jusqu'à ce que mort s'en suive. Les mœurs barbares des Iraniens et Afghans de nos jours ne sont la suite imperturbable.

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