Mardi 19 juin 2007 : Tachkent - Paris
Pour cette dernière journée, nous visitons le Musée des Arts Appliqués dans
un quartier résidentiel, près des ambassades, puis le métro, et près de notre
hôtel, la place Amir Timour qui donne sur l'artère dénommée Broadway.
Le Musée des Arts Appliqués de Tachkent
Il
occupe une ancienne résidence qui se développe autour d'un patio et d'une fontaine.
La salle de réception est décorée de stalactites au plafond. Elle donne sur
un fumoir.
Les salles voisines montrent de belles pièces d'artisanat local provenant des
différentes provinces d'Ouzbékistan : tissus, poterie, aménagement intérieur,
tapis, etc. Les suzanni sont une tradition :
on l'offre ou on la tisse au mariage. On représente des fruits, autant que l'on
veut d'enfants. Les calottes protées par les hommes sont aussi décorées de façon
symbolique, soit en fonction de la région, soit avec des signes représentants
un trait de caractère que l'on veut afficher. On voit aussi des instruments
de musique, comme le tîr, un luth à long manche de la famille des rabab (qui
existaient en Perse au moins depuis le XVIe siècle). Il se reconnaît par sa
caisse en forme de huit ou de double cour.
Un beau musée qui mérite le détour. Des enfants d'une école s'y attardent sous
l'oil de leur maîtresse. On peut remarquer la variété ethnique des petits ouzbeks.
Le Métro de Tachkent a été construit en 197-72. Il est enfui profondément,
comme le métro de Moscou. Chaque station est décorée de scènes qui s'inspirent
du folklore et de l'imaginaire Ouzbek. Contrairement au métro de Moscou, il
ne se laisse pas photographier.
La place Amir Timour
Sur
la place Amir Timour, une statue équestre de Tamerlan symbolise la dernière
tentative de forger une identité propre à l'Ouzbékistan indépendant. Cette place,
autrefois consacrée aux défilés militaires, accueillit en 1882, à la mort du
gouverneur général Kaufmann, sa tombe surmontée d'un boulet de canon. Cette
sépulture fut par la suite transférée dans la cathédrale, tandis que la place
se transformait en champ de courses et en promenoir bourgeois. La statue de
Kaufmann réapparut en 1913, portée cette fois par deux soldats sonnant la victoire
et brandissant l'étendard du tsar. Les bolcheviks rebaptisèrent la place Jardin
de la Révolution et remplacèrent la statue par la faucille, le marteau et un
buste de Lénine, remplacé en 1947 par un Staline imposant à l'air de bon papa.
En 1968, apparut une énorme tête de Karl Marx en bronze, cheveux et barbe en
bataille, symbolisant la victoire du communisme. Puis, avec le crépuscule du
communisme en 1992, Marx fut détrôné par Tamerlan, le despote féodal nouvellement
réhabilité dans les atours de héros national ouzbek.
"Broadway", grande avenue piétonnière bordée de Parcs
Il
y avait des cafés et de nombreuses échoppes qui ont été fermés par le gouvernement
autoritaire. On ne croise pas vraiment de gens gais comme dans les villes plus
libres. Je retrouve une ambiance de méfiance ou de tristesse que j'avis remarquée
dans l'empire du communisme, quand je m'étais rendu à Berlin-Est en 1976.
Au pas de course nous traversons cette rue déserte. Je fais un détour par les
vendeurs de tableaux et mon oil est attiré par l'un d'eux représentant une rue
de village. Sans hésiter, je cherche la marchande et demande le prix qu'elle
écrit sur sa calculette. Je marchande un peu, mais pas trop faute de temps et
rapidement nous tombons d'accord. Elle emballe la toile dans un sac en plastique
et je cours après le groupe qui s'éloigne. Nous traversons ensuite un magasin
où on a 2 minutes pour acheter des cigarettes à des prix défiant toute concurrence.
Par
une belle avenue, nous atteignons une grande place où des jets d'eau agrémentent
le jardin. Le car nous attend. Direction l'aéroport.
Fin du récit
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