Château de Chamarande

Situation : en Essone, à 12 km au Nord d'Étampes et 11 km au Sud d'Arpajon.

Les récentes campagnes de fouilles ainsi que les multiples recherches historiques conduisent à penser que le site du château actuel ne porta jamais de forteresse. Le lieu-dit "Montfort" semble seul, sur le territoire communal, susceptible d'avoir comporté une construction fortifiée.

En 1563, François Hurault, prévôt des marchands de Paris et ami personnel du roi Henri IV, acquiert les deux seigneuries constituant l'actuel domaine et y réside. On peut raisonnablement lui attribuer la construction du premier château de Chamarande correspondant aux bâtiments de l'actuelle commanderie. Après sa mort en 1613, son fils Jean lui succède et étend le domaine. Le château, qui a souffert des troubles de la Fronde, est revendu en mauvais état en 1654.

Le nouvel acquéreur, Pierre Mérault, est secrétaire du roi. Le nouveau seigneur de Bonnes (ancien nom de Chamarande) entreprend l'édification d'un nouveau château qu'il confie probablement à l'Architecte Nicolas de l'Espine. Parallèlement, il fait redessiner le parc - que nous connaissons grâce aux dessins de La Pointe - et accroît l'étendue du domaine qu'il porte à un millier d'hectares utiles.

En 1684, Clair-Gilbert d'Ornaison rachète le domaine et reçoit du roi, par lettres patentes de 1685, l'autorisation d'ériger Bonnes en comté de Chamarande. Son cousin germain, Louis de Talaru, marquis de Chalmazel, héritier du domaine en 1737, agrandit la seigneurerie et transforme le parc dans un goût plus près de la nature : selon ses voeux, l'architecte Contant d'Ivry remplace le mur d'enceinte de la cour par une grille, dessine le jeu de l'Oie, édifie l'auditoire, le pavillon de chasse et l'orangerie; le même réaménage le décor intérieur du château.

Après la révolution, Louis-Justin-Marie, marquis de Talaru, remet en état le domaine restitué à la famille sous le consulat ; maire de Chamarande, il conserve le domaine jusqu'à sa mort en 1850.

Pierre et René Robineau, qui rachètent le domaine en 1852, le revendent cinq ans plus tard à Jean-Gilbert-Victor Fialin, comte de Persigny. Le comte, devenu duc héréditaire en 1863, est un ami personnel de l'empereur Napoléon III et figure parmi les hauts dignitaires du régime. C'est à cette époque que le château prend son aspect actuel : outre l'installation d'un mobilier d'une extrême richesse, le duc y fait aménager la galerie du rez-de-chaussée, construit le mur d'enceinte du domaine, achève la transformation du parc à l'anglaise, ajoute de nouveaux communs ainsi qu'une volière, crée une autre glacière, bâtit étables et bergerie,...

A partir de 1876, Anthony-Aristide Boucicaut y installe une salle à manger des chasses dans le goût Renaissance. Sa veuve épouse en secondes noces (1881) le Dr Marie-Joseph-Laurent Amodru qui demeurera châtelain et maire de Chamarande jusqu'en 1922, ainsi que député de Seine-et-Oise. Auguste Mione, qui préside "La Construction moderne française", est le dernier propriétaire du château (1957) avant son rachat, en 1978, par le Conseil général de l'Essonne qui, depuis, oeuvre à la restauration de cet ensemble architectural et à la mise en valeur des cent hectares du parc.

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