Auch

Auch est située à 75 km au sud d'Agen, 70 km au nord de Tarbes, 75 km à l'ouest de Toulouse et 100 km à l'est de Mont de Marsan. Par beau temps, depuis la Haute-Ville, on aperçoit la chaîne des Pyrénées.

La Cathédrale Sainte Marie est la dernière grande cathédrale de style gothique : sa construction débute, comme il est d'usage, par le chevet, en 1489. Le chevet est consacré le 12 Février 1548. Henri d'Albret (1503-1555) et de Marguerite de Valois (1553-1615), sont tous deux chanoines honoraires de Sainte-Marie (Marguerite de Valois est la première femme de Henri de Navarre en 1572, à la veille de la Saint Barthélémy). La nef est poursuivie jusqu'en 1560 mais la voûte est terminée au XVIIe siècle (1620-40), à l'instigation de Jean de la Trémouille, tout en respectant le style gothique flamboyant adopté par son premier architecte, Jean de Beaujeu.
L'église s'organise à partir d'une nef longue de 105 mètres, avec des collatéraux eux même cernés par des chapelles à plan carré, et un large choeur à déambulatoire que cinq chapelles entourent. La nef possède trois niveaux de hauteur (arcades, triforium et grandes fenêtres). Les voûtes en croisé d'ogives retombent en se fondant dans les piliers de soutien. La hauteur sous clef de voûte est de 26 m seulement alors que les grandes cathédrales d'Île-de-France affichaient des hauteurs de 36 m à ND de Chartres, 37 m à St.-Étienne de Bourges, 38 m à ND de Reims et 42 m à ND d'Amiens. Sa larguer de 14 m se situe entre celles de Paris (12 m), Bourges (13 m) et Amiens (15 m), Chartres (16 m).
Le choeur de la cathédrale fut doté par le cardinal Clermont-Lodéce de 113 stalles de chêne, entièrement sculptées, "grand oeuvre" des maîtres huchiers qui s'y succédèrent pendant cinquante ans et d'un retable en pierre (1609). Ce retable compte 22 colonnes de marbre bicolore de style classique, la Nativité est représentée au centre. Le chêne est apprécié pour la sculpture car il est souple à travailler quand il est frais et en vieillissant, le bois durcit, empêchant les vers de s'y loger.
La messe est dite par les chanoines dans le choeur et le public, cantonné à la nef, debout, entend sans assister à la cérémonie. La réforme met fin à cette tradition : désormais, l'autel est placé, comme de nos jours, à la croisée du transept, bien en vue du public. Un petit orgue est construit par Cavaillé-Col en 1860, avec 18 jeux et 2 claviers. Il a été offert par l'Impératrice Eugènie, qui appréciait le Sud-ouest.
Les 18 verrières sont d'Arnaud de Moles. Elles ont été réalisées entre entre 1507 et 1513. Les grands personnages mis en scène dans ces vitraux sont tirés du Nouveau et de l'Ancien testament, et l'on retrouve les thèmes de la Crucifixion, du péché et de la Résurrection. Sur le premir à gauche, Adam et Eve se tiennent de part et d'autre d'un ... oranger et Adam tient dans la main droite une carotte ! D'autres vitraux datant du XVIIe siècle habillent les parties hautes du choeur. A la même époque Jean Douillé fabriqua des retables de style classique pour chaque chapelle de la nef.
La façade fut commandée par l'archevêque Clermont-Lodève en 1680, ce qui explique son style classique, à colonnes corinthiennes et deux tours de 44 mètres, qui évoquent l'église Saint-Sulpice de Paris. L'archevêque financa également les grilles en fer forgé.
En 1694, sous le règne de Louis XIV, le facteur Jean de la Joyeuse installa à l'ouest de l'édifice les Grandes Orgues. Le buffet est en châtaignier et les 3060 tubes en étain ou en bois. Les plus gros tuyaux sont en bois, pour les sons sourds, de bourdon.Le plus grand tuyau fait 16 pieds, soit environ 6 m. Les orgues ont été construites sur les fonds de l'archevêque décédé en 1687. 5 grands soufflets étaient actionnés à la main par deux personnes, pour amener l'air dans les tuyaux. Aujourd'hui, ce sont des moteurs électriques qui se chargent de ce travail. Il comprend 4 claviers et 42 jeux, de trompette, de cornet, de grande tierce, etc. C'est le seul grand orgue baroque. Il a fallu 6 ans pour construire l'orgue et à nouveau 6 ans pour le rénover, de 1992 à 1998. On s'est inspiré pour la reconstitution des orgues de Carcassonne et de Rodez. Le "la" était un demi ton plus bas que de nos jours. Cette tonalité a été respectée.

PY Landouer - 20/12/2003